Peut-on parler de quelque chose de si évident, de si omniprésent sur les routes, certes, mais aussi dans les consciences des gens que l’automobile ? Peut-on critiquer ce que tout le monde (ou presque) accepte (ou semble accepter) ?
La bagnole est tellement devenue le réel que sa critique sera perçue comme une tentative "extrémiste", "non-réaliste", relevant même d'une maladie mentale, l’"autophobie", pour nier l’ordre absolu et nécessaire des choses et des gens.
"Comment être contre la bagnole ?" de nombreuses personnes s’étonnent avec dans la voix un accent de détresse (pour nous ou pour eux ?) et un accent de révolte. Nous dirions : nous sommes contre le ciel bleu » que la réaction ne serait pas plus forte.
Peut être moins. La bagnole n’est qu’un objet pourtant. Rien qu’une certaine masse de métal et de plastique. Elle n’a pas d’âme, pas d’émotions, pas d’amour. Il y a plus France de bagnoles que d’animaux domestiques. Abandonnerait-on sa voiture ? Non. Un chat, un chien ? Oui. Beaucoup gens ont un attachement à leurs voitures très fort qu’ils n’ont pour aucun autre objet de leur environnement.
C’est d’abord pour ces raisons que nous croyons qu’il est nécessaire de critiquer la bagnole.
Ce livret a été publié en 1987 par un collectif lyonnais de personnes d’horizons divers, qui s’intitulait "Regroupement d’opposants à la bagnole". Le collectif n’existe plus (mais il existe aujourd’hui le "Regroupement pour une ville sans voitures"), mais le livret reste hélas entièrement d’actualité.
:: Texte intégral (Format A4, 24 pages, 1.5 Mo - pdf)